Les manuscrits de Niépce


Les recherches sur Nicéphore Niépce et l’appréciation de son rôle dans l’invention de la photographie ont été rendues possibles par la préservation des manuscrits familiaux. Ceux-ci sont de deux types : d’une part, de la correspondance, d’autre part, des écrits divers.
 
 

Correspondance et écrits divers

Si l’on trouve, parmi les écrits divers, un certain nombre de documents biographiques (certificat, passeport, discours, etc.) ainsi que des notes sur la vie de Nicéphore Niépce rédigées par son fils Isidore dans les années 1840-1860, la grande majorité de ces écrits divers concerne les inventions des frères Niépce :

> Notice(s) sur le Pyréolophore (1806) (pdf)

> Copie d’un article sur le Pyréolophore paru dans Le Moniteur universel (1807) (pdf)

> Liste des personnalités marquantes de Londres établie par Nicéphore (1827) (pdf)

> Notice(s) sur l’héliographie : 1827 (pdf) et 1829 (pdf)

> Projet d’ouvrage sur l’héliographie (1829) (pdf)

> Bases du traité provisoire d’association Niépce / Daguerre (1829) (pdf)

> Code secret établi entre Nicéphore Niépce et Daguerre (1829) (pdf)

> Note de Nicéphore sur la composition de différents vernis (1830) (pdf)

> Propositions de noms pour désigner le physautotype (1832) (pdf)

> Code secret établi entre Isidore Niépce et Daguerre (1833) (pdf)

> Acte additionnel aux bases du traité provisoire de 1829 (1835) (pdf)

> Traité définitif d’association Daguerre / Isidore Niépce (1837) (pdf)

> Convention provisoire et projet de loi sur le daguerréotype (1839)

La correspondance conservée de la famille Niépce représente environ 480 manuscrits. Il s’agit pour l’essentiel de lettres originales mais il existe également quelques brouillons et un certain nombre de copies réalisées par Isidore Niépce après 1839. Si la plus ancienne de ces lettres remonte à 1758, la majorité (292 documents) a été échangée entre 1816, date du début des travaux de Nicéphore Niépce sur la lumière, et 1833, année de son décès. Les lettres antérieures à 1816 sont peu nombreuses (32 seulement sont conservées entre 1758 et 1815) tout comme celles datant d’après la mort de l’inventeur mais concernant sa découverte (53 lettres entre 1834 et 1842 dont 22 pour la seule année 1839). Enfin, si pratiquement aucune lettre ne semble avoir été conservée entre 1843 et 1850, un certain nombre de documents « tardifs », évoquant plus ou moins directement l’invention de la photographie, nous sont parvenus (101 lettres entre 1851 et 1890 dont un tiers fut envoyé en 1867, année de la publication de l’ouvrage de Victor Fouque : La Vérité sur l’invention de la photographie. Nicéphore Niépce, sa vie, ses essais, ses travaux).

Parmi les lettres échangées entre 1816 et 1833, les écarts annuels sont également importants. Ainsi, si l’on conserve 36 lettres de 1816, seules 4 nous sont parvenues pour l’année 1822. Ces différences s’expliquent entre autres par le fait que beaucoup de ces manuscrits ont à l’origine été rassemblés par Isidore Niépce dans le but de démontrer le rôle joué par son père dans l’invention de la photographie.

Les documents qui ont été préservés correspondent donc en majorité aux moments clefs de l’histoire de l’héliographie (1816-1817, premières expériences ; 1827-1828, voyage en Angleterre au cours duquel Nicéphore essaye de faire connaître son invention ; 1829, projet d’association avec Lemaître et Daguerre ; 1830-1833, correspondance soutenue avec ce dernier, devenu son associé).

Malgré ce nombre important de manuscrits existants encore aujourd’hui, les lacunes dans la correspondance Niépce sont importantes. Ainsi avons-nous comptabilisé 242 « documents inconnus » échangés entre 1816 et 1833 (lettres dont on sait qu’elles ont existé mais dont on ne connaît rien du contenu car elles ont été détruites ou n’ont, à ce jour, pas été retrouvées). Rien que pour cette période clef de l’histoire de l’invention, il nous manque donc au moins autant de documents que l’on en connaît (292). (télécharger la liste des manuscrits référencés)

Entre 1816 et 1842, les principaux auteurs des 345 lettres conservées sont Nicéphore Niépce (165 lettres), Daguerre (50 lettres), Claude Niépce (42 lettres), Isidore Niépce (24 lettres), Vincent Chevalier (14 lettres) et Augustin François Lemaître (8 lettres).

Quant aux destinataires, il s’agit le plus souvent de Nicéphore Niépce (106 lettres), Claude Niépce (77 lettres), Alexandre du Bard de Curley (57 lettres), Isidore Niépce (35 lettres), Francis Bauer (17 lettres), Augustin François Lemaître (10 lettres), Vincent Chevalier (9 lettres) et Daguerre (8 lettres).

Dans les deux cas, Nicéphore Niépce est donc la figure centrale de la correspondance conservée.

Après la mort de son père en 1833, Isidore poursuit sa correspondance, principalement avec deux interlocuteurs : Daguerre et Alexandre du Bard de Curley.

Enfin, signalons que les manuscrits Niépce qui nous sont parvenus sont aujourd’hui majoritairement conservés dans les collections patrimoniales suivantes :

  • Académie des Sciences de Russie (Saint-Pétersbourg) : 176 manuscrits
  • Musée Nicéphore Niépce (Chalon-sur-Saône) : 161 manuscrits
  • Bibliothèque nationale de France (Paris) : 134 manuscrits
  • Archives de l’Académie des Sciences (Paris) : 10 manuscrits.

Les recherches entreprises dans le cadre du Programme Nicéphore Niépce (CNRS / MNN) ont permis de remettre en lumière des manuscrits appartenant à la ville de Chalon-sur-Saône depuis le XIXème siècle mais qui, en raison des aléas de l’histoire, avaient été un temps égarés ou oubliés. Ainsi, sont proposées les transcriptions annotées d’un certain nombre de documents partiellement ou totalement inédits qui lèvent le voile sur des périodes souvent mal connues de la vie des Niépce :

1er juillet 1758 – Lettre du Duc de Rohan à Bernard Niépce (pdf)

14 novembre 1769 – Lettre d’Antoine Chapuys à Niépce Cadet (pdf)

24 novembre 1769 – Lettre de Niépce Cadet à Claude Niépce (née Barault) (pdf)

16 avril 1781 – Rapport d’expertise réalisé par Firmin Chevreux et Claude Niépce (pdf)

29 juin 1800 – Lettre de Nicéphore et Claude Niépce à Bernard Niépce (pdf)

20 juillet 1814 – Lettre de Nicéphore Niépce à M. Martin (pdf)

26 juillet 1817 – Lettre de [?] Niépce à M. Pacars (pdf)

7 octobre 1817 – Lettre de Claude Niépce à Nicéphore Niépce (pdf)

24 août 1818 – Lettre de Nicéphore Niépce à Pierre-Marie Royer (pdf)

17 mai 1821 – Lettre de Augustin Laurent Niépce de Saint-Victor à Nicéphore Niépce (pdf)

11 janvier 1822 – Lettre de Claude Niépce à Nicéphore et Isidore Niépce (pdf)

 

 

Un apport essentiel : les "lettres de Curley"

Parmi les transcriptions annotées présentes sur ce site se trouvent des manuscrits publiés pour la première fois. C’est notamment le cas d’un ensemble de 49 lettres envoyées par Nicéphore et Isidore Niépce à leur cousin Alexandre du Bard de Curley entre 1809 et 1841. Ces documents inédits proviennent de la collection Marie-Thérèse et André Jammes et ont été acquis par la Bibliothèque nationale de France en 1999. Ils nous livrent des informations souvent capitales sur les multiples inventions des Niépce et en particulier l’héliographie.

Comme le reste de la correspondance « familiale » (courriers échangés entre membres de la famille Niépce), les lettres au « cousin de Curley » abordent essentiellement trois thématiques : les événements de la vie quotidienne (naissances, mariages, décès, maladies, etc.), la situation financière de Nicéphore et Claude (prêts, emprunts, remboursements de dettes) et les inventions communes ou personnelles des deux frères (pyréolophore, héliographie, etc.). Alexandre du Bard de Curley étant l’un des principaux créanciers des frères Niépce, la question des finances est particulièrement développée dans ce lot de manuscrits (cf. lettre du 21 janvier 1821). Ces 49 lettres sont également très riches en informations relatives à leurs « inventions », ce terme couvrant différentes réalités selon les périodes :

1809-1815

À cette époque, le Pyréolophore (breveté en 1807) est quelque peu délaissé par Nicéphore et Claude au profit d’autres recherches comme la pompe hydrostatique pour la Machine de Marly (cf. lettre des 7 et 10 mars 1809), la culture du pastel et la production de sucre de betterave (cf. lettre du 21 avril 1812) ou encore la réalisation d’une machine utilisant le mouvement perpétuel (cf. lettre du 9 juin 1813).

1821-1824

Suite au départ de Claude à Paris (1816) puis en Angleterre (1817), Nicéphore informe régulièrement Curley de l’état d’avancement – supposé – des travaux de son aîné censé perfectionner le Pyréolophore mais qui, rapidement, délaissera cette machine pour tenter vainement d’en réaliser deux autres, utilisant le mouvement perpétuel. Si, durant cette période, Nicéphore prend soin de tenir son cousin informé des travaux de Claude, c’est principalement parce que Curley est un de leurs créanciers et que le remboursement des dettes accumulées par les deux frères était censé se faire grâce aux bénéfices rapportés par la vente de leur principe moteur. Il s’agissait donc, pour Nicéphore, de rassurer son cousin sur ses investissements.

Rapidement cependant, les explications fournies par Claude deviennent confuses, même pour son cadet qui, dès 1821, avoue à Curley : « quant à moi qui ne sait point sur quel principe repose la découverte, je ne puis rien préjuger à cet égard » (cf. lettre du 21 janvier 1821). Par la suite, Nicéphore se contentera donc de répéter consciencieusement les propos de son frère ; les lettres envoyées à Curley nous donnent par conséquent une bonne idée du contenu de celles en provenance d’Angleterre dont beaucoup ne nous sont malheureusement pas parvenues. Enfin, les échanges épistolaires de cette époque nous apprennent que Nicéphore avait un temps envisagé d’envoyer Isidore à Hammersmith pour y seconder son oncle mais que ce dernier s’était opposé à ce projet (cf. lettre du 28 février 1823).

1824-1827

Si, durant cette période, il est encore question des travaux de Claude, une nouvelle invention devient progressivement le principal sujet de discussion entre les deux cousins.

Tout débute à l’été 1824 par ces quelques mots : « depuis longtems, cher Cousin, je m’occupe aussi [d’une] découverte qui n’a aucun rapport à la Mécanique, et [qui sans] être à beaucoup près, aussi belle, aussi importante que celle de mon frère, ne sera pas sans utilité pour les arts, ni moins propre peut être à piquer la curiosité. j’aurai le plaisir de vous en dire d’avantage là dessus, lorsque ce nouvel objet de mes recherches m’aura fourni un dernier résultat qui doit être décisif, et que j’espère obtenir promptement » (cf. lettre du 28 juin 1824).

Le fait que cette annonce survienne au cours de l’année 1824 n’a rien de surprenant. En effet, Nicéphore obtient cette année-là des résultats qui l’amènent à considérer que son invention est désormais au point et qu’elle ne nécessite plus que des « perfectionnements ». C’est ainsi qu’il s’ouvre sur l’extérieur (envoi d’une image sur pierre à un imprimeur dijonnais en juin 1824) et n’hésite pas à confier son secret aux personnes susceptibles de l’aider à améliorer son invention comme l’opticien Chevalier (juin 1825) ou le graveur Lemaître (juillet 1825).

La première lettre de Daguerre (janvier 1826) témoigne d’ailleurs elle aussi de cette ouverture (c’est par le bouche à oreille que le peintre a entendu parler de l’invention du chalonnais). Dans le cas de Curley, peut-être faut-il également voir dans cette annonce un moyen de pallier aux désillusions successives imposées par Claude depuis 1816.

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que nous féliciter de ce choix car cette correspondance nous livre des informations majeures et inédites sur l’invention de la photographie. Tout d’abord, on y trouve la confirmation de l’ancienneté et du caractère commun des recherches des Niépce sur la lumière : « mes recherches (…) sont la suite d’une idée premiere que nous eumes, mon frère et moi, il y a bien des années. lorsque mon frère partit pour Londres, il fut convenu que je m’occuperais de cet objet-là qui présentait plus d’un genre de difficulté. le problème à résoudre, consistait à fixer d’une manière exacte et durable, l’image des objets représentés dans la chambre noire » (cf. lettre du 26 novembre 1824).

On y découvre également sous un jour nouveau l’enthousiasme de l’inventeur face à son procédé : « je suis comme Colomb lorsqu’il pressentait la découverte tardive, mais certaine d’un nouveau monde... nous avançons la sonde à la main, sur notre nacelle aventureuse ; et bientôt l’équipage s’écriera avec transport… terre ! terre ! » (cf. lettre du 24 mai 1827).

Enfin, on y obtient la confirmation que le Vieillard au turban, plaque de cuivre monogrammée « DC », n’est pas – comme on l’a longtemps pensé – une héliographie de Niépce mais bien une gravure à l’eau forte réalisée par son cousin Louis François Henri du Bard de Chasan (cf. lettre du 31 janvier 1827).

Mais les deux lettres les plus importantes de l’ensemble aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de France sont à n’en pas douter celles du 9 aout (pdf) et du 2 novembre 1826 (pdf). En effet, ces manuscrits nous livrent des informations essentielles sur les travaux de Nicéphore à cette époque, la provenance de nombre des gravures qu’il utilisât pour ses essais héliographiques et la datation précise de certaines de ses réalisations les plus connues, comme le Cardinal d’Amboise.

1828-1833

À la mort de Claude (février 1828), le Pyréolophore est définitivement abandonné et l’héliographie devient la seule invention évoquée dans la correspondance avec Curley. Ce dernier s’implique d’ailleurs personnellement dans les travaux de son cousin et tente de l’aider en lui donnant des conseils : « j’essaierai le procédé que vous avez retrouvé dans vos notes, et que vous voulez bien m’indiquer : j’espère qu’il me fournira un meilleur résultat », lui écrit Nicéphore (cf. lettre du 12 mai 1828). Durant cette période, il est également question du plaqué d’argent que l’inventeur utilise désormais comme support pour ses héliographies (cf. lettre du 20 juillet 1828).

En décembre 1829, Nicéphore s’associe avec Daguerre : « Mr Daguerre très-habile opticien, a inventé une chambre noire perfectionnée (…) et je ne pouvais plus, cher Cousin, me dissimuler que je prétendrais vainement à un succès décisif, sans le secours d’une pareille Machine. Ainsi, cette seule considération suffisait pour me déterminer. Mr Daguerre est donc venu ici, il y a deux mois, et nous nous sommes liés réciproquement, par un traité provisoire d’après lequel il ne sera donné de publicité à ma découverte que lorsqu’elle aura atteint le degré de perfection jugé nécessaire. ce travail va se trouver spécialement à la charge de mon associé » (cf. lettre du 18 février 1830).

De 1830 à 1833, Curley est régulièrement informé du déroulement des recherches menées par les deux associés (cf. lettres du 6 janvier 1831, 24 février 1831, 14 janvier 1832, 10 février 1832 et 12 février 1833). Mais les progrès ne sont pas aussi rapides qu’espérés ce que déplore Nicéphore : « Grâce aux exigences de Mr Daguèrre mon associé, qui persiste à vouloir que la production de l’éffet, ait lieu en moins de 5 minutes, et cela comme condition absolue du succès ; je ne me trouve guère plus avancé qu’il y a un an, quoique à dire vrai, je ne sois pas resté tout à fait stationnaire ; mais l’espace qui reste à parcourir, est si vaste, si peu praticable, qu’il faut véritablement bien du courage, peut-être même bien de la présomption pour ne pas désespérer d’atteindre le but » (cf. lettre du 14 janvier 1832).

En juin 1832 cependant, les deux associés mettent au point le « physautotype », procédé prometteur qui remotive Nicéphore désormais secondé par Isidore : « Nous profitons de la morte saison pour nous mettre à même d’opérer aussitôt que le beau temps nous le permettra ;; cequi pour les points de vue, ne peut guère avoir lieu avant le mois de mai. au reste, nous avons jusque-là, bien de quoi nous occuper, car nous sommes encore dépourvus d’appareils indispensables ; et il faut qu’au sortir de chez l’ouvrier, ils passent dans les mains de mon fils qui peut seul et pour cause les disposer convenablement à leur destination » (cf. lettre du 12 février 1833).

Après dix-sept longues années, l’inventeur pense entrevoir enfin l’aboutissement de ses recherches : « je trouve dans ce genre de travail, une diversion dont j’ai grand besoin ; dussé-je, par de trompeuses illusions, m’abuser encore sur une bien triste réalité (…) notre affaire (…) intéresse trop [Mr Daguèrre] pour qu’il ne s’en occupe pas sérieusement ; aussi passe-t-il dans son laboratoire, tout le temps qu’il ne passe plus dans son attelier. nous l’attendons ici, dans le courant du mois de mai prochain, pour travailler avec nous à la collection d’un certain nombre d’épreuves qui méritent de paraître en public » (cf. lettre du 12 février 1833).

1833-1841

Après le décès soudain de Nicéphore en juillet 1833, c’est Isidore qui poursuit les échanges épistolaires avec Curley. Les 9 lettres conservées nous donnent un éclairage tout à fait intéressant sur l’évolution des recherches de 1834 à 1839 et les relations du fils de Nicéphore avec Daguerre. Ainsi ne peut-on qu’être frappé par la désinvolture de celui qui, en 1841, publiera Historique de la découverte improprement nommée Daguerréotype : « il faudra cependant changer le nom de la Découverte de mon père, mais, c’est la moindre chose ! » (cf. lettre du 26 avril 1835).

Durant cette période, le but principal des deux associés est de « tirer parti » de la découverte : « mon séjour chez Daguèrre m’a rempli d’espérance pour le succès de notre entreprise, car plusieurs personnes haut placées parmi les quelles je citerai M.Mrs de Bondi, de Rambuteau, Thiers et sa femme, Montalivet, Demidof, Paul de la Roche, et Horace Vernet (deux de nos grands peintres,) sont venus voir les épreuves, qui seront exposées le 15 janvier, et toutes ont été dans le ravissement, et ont promis de souscrire : Mr Arago, luimême nous a promis de faire tout son possible, pour rendre notre découverte la plus avantageuse sous le rapport pécuniaire » (cf. lettre du 11 décembre 1838).

Mais après la divulgation du daguerréotype en janvier 1839, les relations entre les deux hommes se dégradent fortement et Isidore tente de réagir pour défendre la mémoire de son père : « j’ai lié connaissance intime avec Mr de Hamel, conseiller d’état actuel de l’Empereur de Russie, membre de l’académie de St Pétersbourg, et de plusieurs académies étrangères : nous avons travaillé ensemble pendant six semaines, dans l’intérèt de la vérité, c’est à dire pour l’honneur et la gloire de mon père…! tout ce qui sera publié, repose dans des documents exacts ; la correspondance de Dag... celle de Mr Lemaitre un de nos premiers graveurs : celle de Vincent Chevalier : les actes d’association : les communications faites à Londres par mon père en 1827 : les lettres qui lui furent adressées à ce sujet, par plusieurs savants, &. tout est relaté ! l’historique de la découverte sera joint à toutes ces pièces authentiques, et le tout sera publié par l’académie de St Pétersbourg, puis reproduit par toutes les autres. de mon côté, aussitôt que mes affaires d’intérèt seront réglées avec Daguerre je ferai connaître sa conduite déloyale : les moyens qu’il a employé pour me contraindre à signer des actes, que dans ma position j’ai été forcé d’approuver malgré moi ! » (cf. lettre du 17 octobre 1839).

Après cette date, il ne sera plus question de photographie dans la correspondance entre Isidore et Curley.