les correspondants
Lazare Carnot (1753-1823) : Scientifique, général et homme politique français. Membre de la Convention nationale, il vota la mort de Louis XVI en 1793. L’année suivante, il participa à la fondation de Polytechnique avec Gaspard Monge. En 1796, il fut élu membre de l’Académie des Sciences mais dut céder sa place à Bonaparte dès 1797. Il ne sera réélu qu’en 1800. Lazare Carnot étant né à Nolay (non loin de Chalon-sur-Saône), peut-être Nicéphore et Claude Niépce le connaissaient-ils depuis longtemps lorsque, le 15 décembre 1806, il présenta aux membres de l’Académie un rapport sur le moteur que venaient d’inventer les deux frères (le Pyréolophore).
Ange Jacques Marie Poisson de la Chabeaussière (1755-1823) : Vers 1816-1817, ce chimiste et ancien inspecteur des mines fut l’intermédiaire privilégié des contacts entre les frères Niépce et la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale dont il était membre et pour laquelle Nicéphore recherchait alors en Bourgogne des pierres adaptées à la lithographie.
Vincent Chevalier (1770-1841) : Célèbre « ingénieur opticien breveté » avec lequel Nicéphore Niépce correspondit à partir de juin 1825 afin de se procurer du matériel pour ses expériences héliographiques et notamment des instruments d’optique pour sa chambre noire. Installé à Paris, dans une boutique située 69 quai de l’Horloge, Vincent Chevalier travaillait avec son fils Charles Louis (1804-1859) qui fut d’abord son employé avant de devenir son associé. Dès 1839, ce dernier s’intéressa de près au daguerréotype. En 1854, il publia un Guide du photographe.
Augustin François Lemaître (1797-1870) : Graveur parisien installé 32 rue Mazarine. Nicéphore Niépce lui fit porter en juillet 1825 « deux petites planches de cuivre, vernies et prêtes à recevoir l’action de l’eau-forte » mais le résultat fut peu concluant. Le 17 janvier 1827, fort de récents perfectionnements (emploi de l’étain à la place du cuivre), Nicéphore écrivit pour la première fois à Lemaître afin de soumettre à son expertise de nouveaux essais héliographiques, gravés par ses soins. Les deux hommes resteront en contact jusqu’en 1829 et le chalonnais envisagera même de s’associer avec le graveur pour perfectionner son invention.
Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851) : Peintre à succès et spécialiste d’optique, Daguerre fut, à partir de décembre 1829, l’associé de Nicéphore Niépce (avec lequel il était entré en contact en janvier 1826). Après la mort de ce dernier en 1833, Daguerre poursuivit seul ses travaux et finit par mettre au point le premier procédé photographique commercialisé qu’il nomma « daguerréotype » et qui fut divulgué le 7 janvier 1839 devant l’Académie des Sciences à Paris. Daguerre est également resté célèbre pour son Diorama, un nouveau type de panorama (immense décor circulaire représentant des paysages grandeur nature) qui recréait à grande échelle des effets de boîtes d’optique (notamment le passage du jour à la nuit grâce au changement d’orientation d’une source lumineuse). Cet établissement, qui ouvrit le 11 juillet 1822, connut un succès immédiat et fit la gloire du peintre.
François Arago (1786-1853) : Astronome, physicien et homme politique, François Arago joua un rôle déterminant dans la divulgation de la photographie sous la forme du daguerréotype (le 7 janvier 1839). À cette époque, Arago était à la fois secrétaire perpétuel de l’Académie (depuis 1830) et député des Pyrénées-Orientales (depuis 1831). Scientifique de génie (il avait été admis à l’Académie à seulement vingt-trois ans), Arago était également un brillant orateur. Son influence à la fois politique et scientifique lui permit de promouvoir au mieux le daguerréotype et c’est grâce à lui que l’invention de Daguerre fut achetée par le gouvernement et offerte au Monde par la France.
Francis Bauer (1758-1840) : D’origine autrichienne, Francis Bauer était dessinateur, spécialisé dans les plantes, aux Jardins botaniques royaux de Kew. En 1821, il devint membre de la Société Royale de Londres (The Royal Society of London for the Improvement of Natural Knowledge). C’est parce que Nicéphore Niépce cherchait à entrer en contact avec cette Société savante qu’il écrivit pour la première fois à Francis Bauer le 19 novembre 1827. Les deux hommes se lièrent rapidement d’amitié et le dessinateur fit tout son possible pour aider l’inventeur à promouvoir l’héliographie durant son séjour en Angleterre (1827-1828). En 1839, Bauer rendit une dernière fois service à son ami français (décédé en 1833) en contribuant à le faire reconnaître comme le premier inventeur de la photographie.
William Hyde Wollaston (1766-1828) : Physicien et chimiste anglais, membre de la Royal Society of London for the Improvement of Natural Knowledge. En 1818, Nicéphore Niépce s’intéressa de près à sa « chambre claire » (ou camera lucida), un dispositif optique d’aide au dessin que Wollaston avait inventé et breveté en 1806. En janvier 1828, lors de son séjour en Angleterre, Niépce eut par ailleurs l’occasion de rencontrer brièvement Wollaston pour lui présenter sa propre invention : l’héliographie.