Les œuvres


Basée sur l’insolubilisation du bitume de Judée par action de la lumière, l’invention de Nicéphore Niépce - l'héliographie - se décline en deux applications : les « points de vue » et les « copies de gravure ».

Le corpus des œuvres est restreint. Un seul résultat abouti de « point de vue » est parvenu à nous, bien documenté par la correspondance. Près d’une trentaine d’artefacts liés aux essais de copies de gravures sont référencés dans les collections publiques ou privées pour une quinzaine de gravures originales utilisées, la correspondance de Nicéphore Niépce attestant de ce nombre restreint d’objets.

Les points de vue


Tel que le défini Nicéphore Niépce, un point de vue est une image produite dans une chambre obscure , ou chambre noire, et fixée sur une surface photosensible – ce que l’on nommera par la suite une « photographie ».

Le seul point de vue connu et référencé est le Point de vue du Gras à Saint-Loup de Varenne, paysage vu de la fenêtre de sa maison (télécharger la fiche descriptive).

Le point de vue du Gras à Saint-Loup de Varennes

Un second point de vue, longtemps attribué à Nicéphore Niépce est La table servie (télécharger la fiche descriptive). Cette image qui aurait été produite sur verre, aujourd’hui disparue, est publiée dans plusieurs ouvrages du début du 20e siècle. Cependant, Niépce n’en fait aucune mention dans sa correspondance et le doute subsiste sur son attribution.

Les copies de gravures


Selon le principe de l'héliographie, une gravure originale sert à produire une plaque d’impression qui en reproduit exactement le dessin. La gravure originale, rendue translucide par un vernis, est placée sur une plaque de métal, rendue sensible à la lumière par l’application d’une substance photosensible. Après insolation, la plaque est gravée à l’acide, selon la technique de l’eau-forte (acide nitrique sur plaque de cuivre) en vogue depuis le XVIIè siècle. La plaque gravée est par la suite encrée de manière à reproduire à l’identique la gravure originale sur du papier.

On connaît une quinzaine de gravures originales utilisées par Nicéphore Niépce pour mettre au point son procédé, choisies notamment pour la qualité de leur netteté et de leur contraste. Chacune de ces gravures a été vernie, placée sur une plaque photosensible puis exposée à la lumière. La correspondance de Niépce nous informe que toutes les plaques obtenues n’étaient pas destinées à être gravées et que toutes n’ont pas donné lieu à la réalisation d’une nouvelle épreuve sur papier. Par ailleurs, cette même correspondance permet d’exclure la gravure dite du Vieillard au turban du corpus d’étude. Dans sa lettre à son cousin Alexandre du Bard de Curley du, 31 janvier 1827, Niépce commente cette épreuve, gravure à l’eau forte réalisée par un autre cousin Louis François Henri du Bard de Chasan.

La frise en défilement ci-dessous permet de consulter les quinze documents utilisés par Nicéphore Niépce, par ordre chronologique vraisemblable. Pour chacune d’entre elles sont répertoriées, quand elles sont conservées, la(les) gravure(s) originale(s) vernie(s), la(les) plaque(s) héliographique(s), la(les) épreuve(s) reproduite(s) d’après chaque plaque.

En fonction des indications fournies par la correspondance, le tableau précise, lorsqu’il n’y a pas de document connu, s’il a disparu ou s’il n’a jamais existé.

Pour chaque artéfact, un visuel ainsi qu’une fiche descriptive à télécharger sont accessibles.

Un cheval avec son conducteur

(juillet-août 1825)

La sainte famille

(1826-1827, probablement printemps 1826)

Le cardinal d'Amboise

(août-octobre 1826)

Portrait d'Étienne Pasquier

(août-novembre 1826)

Un prisonnier

(octobre 1826 ou après)

Paysage dit d’après Le Lorrain

(1826 - été 1827)

Ruines d'une abbaye

(1826 - été 1827)

Le Christ portant sa croix

(vers 1826 - été 1827)

Paysage circulaire

(vers 1826 - été 1827)

Le joueur

(été 1827 ?)

Un moine accompagné d’un jeune homme

(vers 1828-1829)

Un grec et une grecque

(vers 1828-1829)

Paysage avec maison

(vers 1823-1828 ?)

Un groupe de trois personnes devant une rivière

(vers 1823-1830)

Une jeune fille filant sa quenouille

(vers 1825-1827 ?)